Les symboles berbères

Les symboles berbères

Un patrimoine entre perdition, transition et valorisation.

CRLCA, les 17 et 18 avril 2024

De tout temps, les peuples ont utilisé les symboles graphiques, afin de transcrire l’expression de leur conscience, de leur croyance, de leur crainte, de leur culture et de leur imaginaire. Au fait, ces signes qui renvoient à des objets courants du quotidien sont d’une haute symbolisation. De l’homme préhistorique, par nécessité, à nos contemporains, par choix, les symboles furent et ne cessent d’être une trace explicite ou tacite du vécu et surtout de la pensée humaine. En effet, les symboles font partie des universaux de culture humaine et « l’adjectif symbolique renvoie à ce processus constitutif de l’état de culture qu’est l’attribution de sens au monde. » (BONTE (P) et IZARD (M), 2016, p. 688).

Les symboles sont présents partout, sous forme de tatouages apposés sur le corps des hommes, ou motifs sculptés sur le mobilier et décors portés sur les poteries et le tissage, bijoux et murs. Souvent ces symboles recouvrent des significations diverses et changeantes à travers les époques, ce qui constitue une partie du patrimoine socioculturel non négligeable.

La notion de symbole recouvre une réalité complexe, car à la différence du signe, le symbole est doté d’un trait polysémique. Sous ses divers aspects, le symbole est de nature sociale, culturelle, religieuse et autre. D’après Georges Gurvitch, dans le Dictionnaire des symboles,  » les symboles révèlent en voilant et voilent en révélant.  » Ainsi, difficile d’appréhender leurs sens sans leur renvoi au contexte initial.

Pour beaucoup de chercheurs, les symboles ont une importance capitale du fait qu’ils permettent de comprendre comment s’opère l’imbrication entre l’individuel et le collectif, entre le psychisme et le social, entre le réel et l’imaginaire, entre le profane et le sacré et aussi entre santé et maladie. Le colloque, intitulé « Les symboles berbères un patrimoine entre perdition, transition et valorisation », invite les chercheurs à une pérégrination au cœur des symboles, de leur utilisation et signification dans les sociétés berbères. L’objectif est de mettre en exergue les recherches de terrain effectuées sur les symboles et les différents métiers de l’artisanat (tissage, vannerie, poterie, bijoux) qui œuvrent pour la pérennité des symboles, sans oublier d’autres pratiques telles que le tatouage traditionnel qui persiste sous une nouvelle forme.

Car pour que les symboles traversent ainsi les siècles en s’adaptant sans se départir de leur authentique signification, il a fallu l’intervention de l’artisanat, le tourisme et des associations pour y parvenir. Et dans cette optique, le colloque compte étayer le discours sur la disparité du champ définitionnel des symboles, les différentes fonctions assurées à travers les époques par ces symboles. Formant ainsi, une ample composition peignant l’espace et le temps tour à tour.

Ce colloque, se veut être un creuset de description et d’analyse, d’anthropologie et de mythe, d’histoire sociale et de culture.

Une large partie de ce colloque sera notamment consacrée aux motifs et dessins de plusieurs domaines, dont nous avons volontairement privilégié (le tissage, la poterie, le tatouage et les décorations murales), comme révélateurs d’un large et riche éventail de symboles, de couleurs diverses et de significations. Sans pour autant omettre d’évoquer les interdits immiscés à ces pratiques et les paradoxes entremêlés à ces domaines. En effet, les décors de la poterie et du tissage, indiquent une protection générale pour l’ensemble des individus utilisant ces objets, alors que les motifs du tatouage concernent quant à eux une protection typiquement individuelle (la lutte contre le mauvais œil, la sorcellerie, talismans qui ont des vertus prophylactiques).

De manière générale, ces objets d’artisanat se présentent comme un grand écran ou s’affiche la belle fresque de la culture algérienne, riche en tonalités et en symboles qui puisent de son vieux fond riche. Ils sont des témoins précieux de notre histoire, du brassage culturel et d’un patrimoine hérité de nos aïeux. Cet acquis nécessite impérativement une préservation et une réhabilitation pour sa pérennité en temps de la mondialisation, et son apport dans la promotion de l’attractivité des villes et l’essor du tourisme national et international.

Ce colloque s’articule autour de plusieurs axes résumés ainsi:

  1. Statuts et représentations des symboles dans la société berbère (algérienne).
  2. Tatouage : Histoires, fonctions, méthodes et techniques.
  3. Histoire de la poterie, place dans la société berbère et formes de décoration.
  4. Tissage berbère : Valeur, techniques et couleurs.
  5. Symboles berbères : Significations, identités culturelles, transitions et interdits.
  6. Symboles berbères : Graphismes; écriture hiéroglyphique ou tifinagh ?
  7. Registre ornemental dans l’art berbère (motifs géométriques, figures ornithomorphes, figures végétales, etc.).
  8. Les symboles berbères : Valeurs et usages socio-économiques.
  • La date limite de la réception des propositions de communication est le 10 février 2024.
  • L’acceptation de la proposition sera notifiée au plus tard le 18 février 2024.
  • Le colloque se tiendra en mode présentiel au CRLCA les 17 et 18 avril 2024.

Présidente du colloque: Pr. Guenfissi Hayette

Président du comité d’organisation : Fetissi Fatah

  • Les propositions de communication sont à envoyer à colloquesymboles@crlca.dz
  • La proposition est à faire sous forme d’un résumé de trois (03) pages et doit indiquer:
    • Le titre de la communication ;
    • L’axe de la recherche ;
    • La problématique et l’hypothèse ;
    • Cinq mots clés ;
    • Une bibliographie indicative (5 références).

L’auteur de la proposition doit s’identifier en indiquant les renseignements suivants :

    • nom et prénom ;
    • grade ;
    • affiliation institutionnelle ;
    • adresse électronique et n° de téléphone.
  • Chaque communication doit s’inscrire dans l’un des axes du colloque.
  • Le nombre de participants par communication est limité à deux personnes.
  • Les communications peuvent être présentées en tamazight, arabe, français ou anglais.
  • L’hébergement sera assuré pour les participants hors wilaya de Béjaïa.
  • Dans le cas d’un binôme, l’hébergement ne sera assuré que pour une seule personne.
  • La publication des actes du colloque est envisagée.

Pr. Tidjet Mustapha, CRLCA
Pr. Salhi Mohand Akli, université de Tizi Ouzou
Pr. Ahouari-Idri Nadia, université de Béjaïa
Pr. Guedjiba Abdenacer, université de Batna
Pr. Tassadit Yacine, EHESS
Pr. Yelles Mourad, INALCO
Pr. Kenzi Azzedine, université de Tizi Ouzou,
Pr. Atouti Labidi Souad, université de M’Sila
Dr. Hayat Bennadji, CRLCA.
Dr. Benabed Aicha, université d’Oran.
Dr. Hachem Amel, université d’Oran.
Dr. Soualeh Keltoum, université de Bordj Bou Arréridj,
Dr. Kaci Fadila, université de Béjaïa.
Dr. Medjedoub Kamal, CRLCA.
Dr. Saou Nabil, CRLCA.
Dr. Rekad Djilali, CRLCA.
Dr. Sabbah Lina, CRLCA.
Dr. Sadouni Idir, CRLCA.
Dr. Lamri Wahid, CRLCA.
Dr. Rahmani Atmane, CRLCA.
Dr. Boukhelef Farid, CRLCA.
Dr. Salhi Karim, université de Tizi Ouzou.